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jeudi, 22 septembre 2022

CEUX QUI ONT LA SOLUTION (2)

La formule sacramentelle "il faut" (voir ici même il y a quelques jours) accepte quelques expressions de sens équivalent. Voici la plus fréquente. On voit que l'usage (et l'abus) du verbe "devoir" peut toucher toutes sortes de sujets. Attention : on ne rigole pas !

ON DOIT 2022 08 19 LA FRANCE DOIT.jpg

ON DOIT 2022 08 28-29 NOUS ECOLOS DEVONS.jpg

ON DOIT 2022 08 30 LA GESTION DES CARRIERES DOIT.jpg

ON DOIT 2022 08 31 ON DOIT METTRE LA QUESTION SOCIALE.jpg

ON DOIT 2022 09 06 L'ETAT DOIT.jpg

ON DOIT 2022 09 06 L'EUROPE DOIT.jpg

ON DOIT NOUS DEVONS ADAPTER.jpg

Les titres ont tous été publiés dans le journal Le Monde (un seul dans Le Progrès) entre juillet et août 2022.

mardi, 06 septembre 2022

OH L'AGRÉABLE CHALEUR !!!

Je n'apprendrai ici rien à personne, le souvenir est tout "frais" dans les mémoires : il a fait chaud.

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Heureusement, il n'a pas fait chaud tout le temps : il a d'abord fait très chaud ; ensuite il a fait très très chaud ; et puis il s'est mis à faire très très très chaud. Maintenant, il fait un peu moins chaud : c'est dire si on s'habitue, finalement. C'est heureux, diront certains, car ça veut (peut-être) dire que nous nous adaptons (Le Monde du 1 septembre 2022).

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*

Et non seulement nous nous adaptons, mais nous ne sommes pas les plus à plaindre (Le Progrès du 8 août dernier). 

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Parions qu'en se montrant assidus à un tel entraînement, les Iraniens s'adapteront plus vite et plus fort au changement climatique.

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Alors pas d'affolement, restons calmes et rassurons-nous : LE PIRE EST A VENIR. Mais on les attend de pied ferme, les vagues de chaleur !!!

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Le Monde, 11 mai 2022. 

J'adore l'expression "déficit hydrique" pour dire "manque d'eau" ou plus simplement : "J'ai soif" : on sent que le gars tout content d'avoir trouvé ça est passé par les écoles. Et disons-le : ça fait tout de suite plus sérieux. Je me vois bien dire à un pote : « Tu viens ? Je suis en déficit hydrique. Je te paie un demi. » 

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Le Monde, 19 juillet 2022.

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Le Monde, 11 août 2022.

Et tant pis pour les tortues (Le Progrès, 8 août 2022) !!!

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On connaissait le changement de sexe des poissons du côté du lac Érié sous l'influence des médicaments rejetés dans l'eau, en particulier des substances hormonales, contraceptives ou autres. Mais il est interdit d'arrêter le progrès.

***

ET BONNE RENTRÉE, HEIN !!! ON VA SE SERRER LES COUDES, LES DENTS, LES FESSES ET LA CEINTURE, HEIN !!! ON VA SE TENIR CHAUD, HEIN !!! ET VIVRE ENSEMBLE, HEIN !!! ET FAIRE SOCIÉTÉ, HEIN !!! COMME AU BON VIEUX TEMPS, HEIN !!!

***

Fin de la série, mais pas du processus.

dimanche, 17 juillet 2022

CHEZ LES COUPEURS DE TÊTES

… Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'pense pas, Monsieur
On n'pense pas
On prie

Gérald Darmanin a bénéficié d'un non-lieu. Tant mieux pour lui. Ce n'est pas le cas d'Eric Coquerel, dont une meute de louves en chasse réclame la tête, à cause de son attitude générale envers les femmes et, paraît-il, sa sale manie de pratiquer une "drague lourdingue". Pour lui, ce n'est pas encore gagné : une "enquête préliminaire" a été ouverte à son encontre.

Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'vit pas, Monsieur
On n'vit pas
On triche

C'est encore pire pour Caroline Cayeux, ministre dans le gouvernement Macron. Mais elle, son cas est hors-limite, elle a dépassé les bornes : elle a attaqué de front la "communauté" homosexuelle en affirmant que le mariage offert par François Hollande aux homosexuels allait contre la nature, puis en aggravant sa situation en parlant des homosexuels en disant "ces gens-là". L'expression a heurté un autre ministre qui, lui, avait fait son "coming out" sans que Caroline Cayeux ait été mise au courant. La grosse gaffe, quoi !

… Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'cause pas, Monsieur
On n'cause pas
On compte

Il fut un temps où l'on faisait tomber les têtes pour moins que ça. Bien entendu, il n'en fallait pas plus pour que la "communauté" tout entière, avec le renfort de Jack Lang, se lève et réclame celle de la ministre. Son crime ? Homophobie. Tout ça parce qu'elle pense, cette attardée, qu'il existe une sexualité humaine normale, et qu'en dehors, il n'y a que des sexualités déviantes, contre-nature, à commencer par celle qui consiste à pratiquer avec des êtres de même sexe.

Parce que chez ces gens-là, Monsieur
On n's'en va pas
On s'en va pas, Monsieur
On s'en va pas

Notez qu'elle n'exige pas que l'on revienne au temps où l'on enfermait les invertis, ni qu'on s'inspire de certains pays musulmans où ceux-ci sont mis à mort. Mais le pire n'est peut-être pas qu'elle le pense, mais que, étant à un poste de responsabilité, elle ait osé le dire. Alors ça, ça ne se fait pas, Monsieur. 

Ce que je retiens de ces affaires, c'est que ça va devenir de plus en plus difficile de former des gouvernements. Il faudra des gens irréprochables, qui cochent toutes les cases de l'irréprochabilité dans tous les domaines de l'existence. Rien que ça, c'est entièrement nouveau. De véritables petits saints dûment estampillés, des ascètes de haut niveau, des athlètes de la morale, des champions de la nouvelle normalité régnante, des cracks impitoyables en matière de propreté. Des gens qui n'ont jamais commis aucune sortie de route politique, aucune infraction médiatique, aucun délit d'opinion (si, si, ça existe), aucun crime de mauvaise pensée qui risque de déplaire à toutes les sortes de chiens de garde et de fauteurs de haine qui rôdent autour de nous, à l'affût du moindre dérapage à l'égard des — prenez votre élan — L.G.B.T.Q.I.A.+ (non, ne me demandez pas). 

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Lu dans Le Progrès du 16 juillet 2022 : l'expression vise trois membres du gouvernement. Nous vivons quand même une époque formidable.

Moi, je trouve qu'il n'y a pas que la chaleur et la pollution qui rendent l'air irrespirable.

dimanche, 24 avril 2022

CHAUSSETTES ORPHELINES

J'AI VOULU M'AMUSER UN PEU.

J'ai trouvé ces deux titres d'articles dans le journal Le Progrès du 23 avril 2022 (pages 13 et 15). 

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Quel méli-mélo, dis, quel méli-mélo, dis, la vie avec toi !

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A partir de ces deux titres, en rapprochant "Marche" et "Marre", j'en ai bidouillé un troisième, en petit amateur que je suis. 

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Des deux articles, le second parle effectivement de chaussettes "orphelines", ce mystère abyssal et quasi-métaphysique qui dépeuple régulièrement et de façon presque toujours impaire les panières à linge sale, les machines à laver et les réserves à chaussettes propres (soit dit entre parenthèses, voilà du vrai journalisme d'information, coco !). Le premier évoque diverses marches de revendications identitaires ou autres qui ont eu lieu hier après-midi dans divers endroits de Lyon : une liste étrange que si c'était des produits chimiques, on serait curieux de voir la réaction que ça ferait dans un tube à essais. J'ignorais que les "anti-pass" existassent encore. Quant aux lesbiennes, je persiste à me demander d'où leur vient cette manie d'exhiber leur particularisme sexuel.

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Je profite des manifestations de ces diverses "fiertés" (ne pas oublier le pluriel, pour être sûr de n'oublier personne — il faut dire "être inclusif") pour dire quelques mots du style de la "gouvernance" dont Grégory Doucet et sa clique de fanatiques déguisés en vert ont déjà bien commencé à donner le spectacle. 

Ce maire, que pas mal de monde doit déjà se repentir d'avoir élu, a "froissé", c'est le terme du Progrès, la communauté arménienne en participant de façon bizarre à la commémoration du début du génocide arménien en 1915. Il avait déjà fait le coup aux autres chrétiens ("arménien" est un terme ethnique : les Arméniens sont aussi des chrétiens) en boudant le "Vœu des Echevins" en décembre dernier. Ceci pour dire l'intimité du rapport qui relie ce maire extraterrestre à la population bien terrienne de Lyon et alentours, attachée à des traditions locales désuètes, vieillottes et probablement rétrogrades. Lyon n'a décidément pas de chance avec ses maires.

La plus belle et visible trouvaille de ce maire bourré de convictions fortes et d'idéologie, et entré en lutte contre la population de sa ville dès le soir de son élection, ce sont quand même les superbes urinoirs publics — les uns pour hommes, les autres pour femmes — qu'il a commencé à installer dans les endroits les plus remarquables de notre belle cité. Au début, je ne voulais pas y croire. Et puis ...

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En plein milieu de la place Louis Pradel, sans doute pour meubler l'espace vide et gêner les évolutions des skaters, entre l'Opéra, l'Hôtel de Ville et quelques autres bâtiments aussi négligeables, qui n'attendaient que ces pissotières pour être mis en valeur. A noter que le caca est interdit (on aperçoit une icône sur la porte réservée aux dames) et que le pipi est (paraît-il) régulièrement récolté. Pour quelle destination hautement spirituelle ? En tout cas, un exhibitionnisme qui emporte déjà tous les suffrages.

Espérons, en ce deuxième tour d'élection présidentielle, que personne ne prendra ces édicules pour des bureaux de vote : les bulletins seraient sans doute considérés comme nuls. 

Je ne suis sans doute pas le seul à me faire une autre idée de l'écologie.

Voilà ce que je dis, moi.

mercredi, 15 septembre 2021

NOUS SAVONS DÉTRUIRE CE QUI EST BEAU !

L'HOMMAGE D'UN INCONNU AU PLUS BEAU PONT DE LYON AVANT SA DESTRUCTION.

PONT BOUCLE 1983 D.jpg

Chapeau l'artiste !

Photo de René Dejean prise en 1983.

On aperçoit quelques éléments des préparatifs de la démolition et, avec de bons yeux, des bribes du prochain pont Winston Churchill, une espèce de modernité banale, aride et fonctionnelle, destinée à remplacer le vétéran magnifique aux formes généreuses, et à servir dans l'axe la toute nouvelle "Montée de la Boucle", tranchée inhabitée, profonde, excessive et violente qui, pour les Croix-Roussiens, a fait de Caluire une ville étrangère (j'exagère, heureusement). J'ai sévèrement coupé la belle diapositive de René Dejean pour mettre en évidence la performance du monsieur perché. Ci-dessous la version complète.

PONT BOUCLE 1983 D FUNAMBULE RENE DEJEAN.jpg

Le monsieur ici perché a réalisé la promesse que se faisaient régulièrement une bande de lycéens d'autrefois ("Ouaaah ! t'es même pas cap. !") sans jamais oser la réaliser : franchir le pont sur les arches. La rouille qui a craquelé la peinture et rendu le métal croûteux  — on n'allait plus faire des frais d'entretien pour un machin bientôt détruit ! — a sans doute rendu plus aisée la bravade de l'aventurier, il n'en reste pas moins que le geste est joli.

PONT BOUCLE 1983 A RENE DEJEAN.jpg

J'aime à penser que le livre ouvert par le monsieur qui fait semblant de le lire est au moins du genre de La Montée de l'insignifiance, de Cornélius Castoriadis (c'est un exemple). Même en faisant semblant, cela aurait eu de la gueule. Car on aura beau me traiter de passéiste nostalgique et me mettre sous le nez les nécessités de la circulation des automobiles (il faut voir l'actuelle montée de la Boucle aux heures de pointe !), rien ni personne ne pourra me convaincre que cette merveille de pont n'était pas le plus BEAU de Lyon. J'augure mal d'une civilisation qui tend avec obstination à réduire les hommes et les choses à leur misérable utilité, à leur pauvre fonction de rouages dans la Machine Société.

Voilà ce que je dis, moi.

********

AU SUJET DU PHOTOGRAPHE RENÉ DEJEAN (1926-1999) : un article de Robert Luc.

René Dejean, graphiste, décorateur, enseignant, amoureux de Lyon, conteur de rues, auteur de Traboules de Lyon et de Balade à travers Lyon insolite fut aussi l'initiateur des randonnées pédestres citadines. Il a organisé - et collaboré - à de nombreuses expositions comme graphiste et affichiste.

Avant d'être un infatigable piéton de Lyon, René Dejean fut diplômé de l'École Nationale des Beaux Arts de Lyon et débuta sa carrière dans l'atelier de son père Marius, peintre et dessinateur en plein coeur de la Croix-Rousse. Très créatif, il multiplie les domaines de ses interventions.

Affiches, logos, plaquettes se succèdent. Grand sportif et voyageur, on le retrouve aussi bien sur les glaciers alpins que dans les dunes sahariennes. Mais, c'est un amoureux de Lyon, un amoureux exigeant. Un érudit des traboules qui publiera aux éditions Le Progrès" l'ouvrage qui deviendra la bible du promeneur "Traboules de Lyon". En 1978, il imagine un parcours à travers Lyon. Quatre heures trente de marche, dans le calme d'un dimanche matin à travers Lyon insolite au rythme d'une cinquantaine de rues, places, quais et ponts. Le parcours des "Cinquante" est né. Plus de 18000 personnes retrouvent le goût de la promenade citadine. Il vient d'ouvrir une voie qui est aujourd'hui poursuivie avec talent par des "gones" comme Jean-Luc Chavent.

En janvier 1999, René Dejean confie aux Éditions des Traboules un manuscrit achevé, ce Parcours des 50. Il désirait accompagner ce livre de dessins. Hélas, il disparut prématurément laissant les Lyonnais dans la peine. Son dernier livre sera sans aucun doute, comme celui des traboules, un ouvrage de référence. Clair, pratique, riche en anecdotes, brillamment illustré de photos de l'auteur, il permet seul ou à plusieurs de découvrir ou redécouvrir une ville merveilleuse.

"Et si l'on reparlait de René Dejean",, article de ROBERT LUC in Le Progrès, 5 novembre 2002.

***

Il faudrait que j'ajoute une note en souvenir de Robert Luc (1943-2017), lui-même journaliste, infatigable Lyonnais, co-fondateur de la galerie "Vrais Rêves", rue Dumenge, organisateur et animateur de mémorables "bambanes" sur le plateau et les pentes de la Croix-Rousse.

lundi, 27 janvier 2020

2020 : "POLE DANCE" ET VENT EN POUPE !

La civilisation progresse. C'est dans Le Progrès daté 26 janvier 2020 (hier). 

La "pole dance" fait fureur. La "pole dance" est sortie des boîtes érotiques offrant le spectacle lascif de femmes plus ou moins prostituées serrant un poteau entre leurs cuisses en prenant des airs extatiques, pour le plus grand plaisir de mâles frustrés venus là pour mater et se faire des impressions. Cela ne fait qu'un domaine de plus où la France vassale copie les mœurs de son suzerain américain.

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Le titre ci-dessus a quelque chose d'hallucinant : le journal du peuple lyonnais envisage sans ciller, sans sourciller et sans frissonner d'horreur de faire entrer dans les mœurs de tout le monde des pratiques naguère réservées aux amateurs de pornographie "soft" à la petite semaine.

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Quelle belle activité, n'est-ce pas ?

Je suggère à toutes les personnes de sexe féminin, dans leur désir de se perfectionner dans l'art de se coller un poteau entre les cuisses (une tige, un mât, une vergue, une hampe, à la rigueur un vermicelle de contrebande), de ne s'accrocher qu'à des valeurs nationales sûres et reconnues.

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En couverture du Charlie Hebdo paru le 7 janvier 1974.

mercredi, 08 janvier 2020

2020 : TOUT FLAMBE !

Voici ce qu'on peut lire en page 16 du journal Le Monde daté 7 janvier 2020.

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Et voici ce qu'on peut lire en page 15.

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En 2020, nous sommes prévenus, TOUT FLAMBE.

Le recto et le verso d'une médaille qui, sans avoir une existence officielle, constitue la signature d'une époque suicidaire. Le paragraphe que je préfère, dans cet article signé Isabelle Dellerba, c'est celui qui clôt l'avant-dernière colonne : 

« "Ce n'est pas un feu de brousse, mais une bombe atomique. Il cause un enfer, des dévastations indescriptibles", déclarait, samedi 4 janvier, sur la radio ABC, Andrew Constance, ministre des transports de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, qui a défendu lui aussi sa propriété contre les braises. Les incendies sont tellement gigantesques qu'ils créent des nuages. Ceux-ci provoquent à leur tour des orages et des éclairs qui peuvent déclencher de nouveaux brasiers ».

L'époque a inventé l'incendie irréversible, celui qui crée de façon autonome les conditions de son indéfinie prolongation. Et je pense à cette observation d'un climatologue : si l'humanité ne parvient pas à contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2,5°C, un seuil sera alors franchi, qui mettra le phénomène hors de contrôle. Autrement dit, si l'humanité ne devient pas raisonnable, on ne sait pas où s'arrêtera le processus de réchauffement, ni à quelle vitesse il se déroulera.

Observons que toute la partie Sud-Est de l'Australie est, comme par hasard, la plus peuplée et la plus urbanisée. Je ne sais pas dans quelle mesure est vraie l'idée que les forêts natives de ces régions ont été remplacées par des forêts d'eucalyptus, beaucoup plus rentables, mais infiniment plus inflammables.

Ce dont je suis sûr, en revanche, c'est que l'action de l'homme sur la nature est à l'origine de la catastrophe qui touche l'Australie.

Et je ne parle pas de l'obsession charbonnique du gouvernement qui, pour développer cette filière, envisage sans sourciller d'un sourcil de favoriser une industrie minière qui menace l'existence de la célèbre et fragile "Barrière de Corail".

Note : je signale qu'on trouve dans le journal Le Progrès la confirmation du fait que les températures à Lyon se sont, en un siècle, élevées de plus de 3°C. Alors je me demande, s'agissant de l'objectif mondial d'une augmentation maximum de 2,5°C, dans quel conte de fées les gens "au courant" ont l'intention de tenir le petit petit peuple.

Quand les gens qui tiennent les manettes cesseront-ils de mentir ?

samedi, 16 novembre 2019

SISMOGRAPHES

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Bauer, Le Progrès, mardi 12 novembre 2019.

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Reiser, 1976.

En l'état actuel des choses, rien en ce qui concerne les alertes attentats.

mardi, 24 septembre 2019

LA CAUSE ÉCOLOGISTE RIDICULISÉE ...

... PAR SES PROPRES MILITANTS.

S’agissant d’écologie, je suis terrifié. Il y a bien des raisons pour que l’affolement me gagne, mais la dernière n’est pas la moins bonne. Je vous explique. Je traitais ici même, le 24 juillet dernier, la petite Greta Thunberg de clown. Le 22 septembre, j’ai non seulement récidivé, mais aggravé mon cas, en m’apitoyant sur la santé mentale et la maturité affective du rédacteur en chef du journal Le Progrès, qui avait laissé passer ce titre de « une » surréaliste : « Les enfants au secours du monde ».

J’intitulais mon billet : « L’écologie devient une farce ». Je me disais que la cause écologique, en se popularisant au point d’accaparer l’attention des journaux, l’œil des radios, l’oreille des télévisions, le trou du cul des réseaux sociaux et même le neurone que des partis politiques en déroute mettent en commun aux moments de crise, faute de ressources propres, – que la cause écologique, disais-je, tout en entrant dans les discussions des familles réunies autour de la table, risquait de se muer en un grand n’importe quoi. Comme aime à le dire Alexandre Vialatte : « même une chatte n'y reconnaîtrait pas ses petits ». C’est en train de devenir chose faite.

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Pauvre climat ! Cela s'appelle "lui faire sa fête".

J’en veux pour preuve le titre et la photo qui annoncent l’article du Progrès du dimanche 22 septembre où Marie Redortier (qui a pris la photo ci-dessus) rend compte de la « marche pour le climat » qui a eu lieu la veille à Lyon. Le titre d’abord : un slogan sans doute piqué sur une banderole du défilé ou un slogan vaillamment scandé au mégaphone : « Macron, si t’es champion, arrête la pollution ! ». Je vous le dis en face : je suis terrassé par l’épaisseur de la bêtise de l’injonction. Le meilleur moyen d'empêcher de prendre la cause écologique au sérieux. Il faut en finir avec la dérision. Macron doit bien rigoler à ce spectacle, et se dire qu'il n'y a rien à craindre de toutes les manifs de bouffons. Avec les gilets jaunes, c'est une autre paire de manche (il envoie un peu plus de policiers).

Cette bêtise me fait penser à un sketch ancien de Raymond Devos : « Dieu ! Si tu existes, envoie-moi un signe ! ». Sauf qu’ici, je n’arrive pas, même à la jumelle, à voir le bout de la queue d’un poil d’oreille de l’humour propre à maître Devos. Quel geste magique l’auteur du slogan attend-il de Macron ? Mystère. Il veut que Macron marche sur les eaux ? Sur les mains ? Sur la tête ?

On me dira : c’est le propre d’une « manifestation bon enfant ». Je répondrai : « Est-ce que ça enlève quoi que ce soit à la connerie de la chose ? Y en a marre des manifs "bon enfant" ». Il faut de l’humour ? Mais ceux qui sont en face, vous croyez qu’ils en ont, de l’humour ? On me dira : « Il faut bien de la com', c'est pour les journaux, c'est pour la télé ». Je répondrai : « Faire de l'écologie un objet de com', ça revient à la fusiller ». 

Quoi qu'en dise Edward Bernays (Propaganda, éd. La Découverte, disponible et pas cher), ce n'est pas par une « stratégie de com' » qu'on convaincra les masses de cesser d'être consommatrices. Et je suis franchement d'accord avec moi (c'est mon opinion et je la partage, disent les Dupondt) : tout ce qui est bon pour la croissance est ruineux pour la nature (la preuve est faite), et tout ce qui est bon pour la nature est ruineux pour la croissance, donc mauvais pour l'économie, détestable pour le travail et haïssable pour l'emploi. En quelle langue faut-il l'écrire ? L'économie capitaliste est l'ennemie radicale de la préservation de la nature. J'ajoute que malheureusement ce sont l'économie capitaliste, le travail capitaliste, l'emploi capitaliste qui gouvernent le monde et qui tiennent l'humanité à la gorge. Quel prix faudra-t-il payer pour les mettre à bas ?

Je l'ai dit il y a quelque temps : l'écologie est par nature anticapitaliste. Comment convaincre les masses laborieuses des pays riches que la croissance – qui leur donne de l'emploi, de l'argent, du confort, une vie meilleure –, c'est bon pour l'emploi (et encore), mais horriblement mauvais pour la nature, la planète et la santé ? Comment les persuader d'adopter l'écologie qui, si l'humanité se décide à l'accomplir, vouera l'humanité à plus de travail (ben oui!), moins de confort et plus d'insécurité ? Comment leur fera-t-on admettre que, plus elles conformeront leurs pratiques quotidiennes à des normes inspirées de la nature, plus la croissance démographique des populations de la planète les obligera à se retreindre en tout, pour que l'existence de l'humanité globale soit préservée ?

Après le titre, la photo. Ce qui crève le cœur, l’écran, les yeux (et en passant, le plafond de la stupidité), c’est évidemment le nez rouge, dont se sont affublés les joyeux drilles qui disent qu'ils « luttent contre le réchauffement climatique ». Je ne savais pas qu’il fallait un nez rouge pour faire baisser la température. Et j’étais à au moins cinq kilomètres et demi (une petite heure de marche) de penser que quelqu’un prendrait à ce point mon idée de « clown » au pied de la lettre.

Le coquelicot, vous savez, celui que Fabrice Nicolino a lancé en même temps que sa campagne contre les pesticides, le coquelicot a beau être une belle idée, ça ne l’a pas empêché de faire un énorme flop médiatique. Alors vous pensez, un nez rouge !!!!!! C’est pire que la cravate de travers de l’orateur enflammé ou du candidat qui se laisse interviewer en gros plan avec une tache de jaune d’œuf sur sa chemise ou un reste de laitue sur une incisive. Et ces clowns ne font rire personne. Et eux-mêmes font semblant, comme tous les clowns.

Voilà ce que je dis, moi.

dimanche, 22 septembre 2019

L'ECOLOGIE DEVIENT UNE FARCE

Une farce qui ne me fait pas rire.

Si la population du monde soucieuse de son avenir voulait démontrer qu'en réalité elle n'en a rien à foutre, la "une" du Progrès du vendredi 20 septembre 2019 en apporterait, sinon une preuve irréfutable, du moins un témoignage probant. L'air du temps, il est là : la vérité sort de la bouche des enfants. Les adultes sont disqualifiés d'office, les enfants sont portés au pinacle. Le spectacle de cette grappe de "grandes personnes" agrippées aux nattes pas si blondes du petit clown suédois qui fait la leçon au monde entier me laisse stupéfait.

Regardez-les tous : ils sont armés d'appareils à la pointe du progrès technique (en haut, sauf erreur, un capteur de sons sophistiqué) pour enregistrer la présence et le message d'une petite marionnette céleste venue ici-bas prêcher la bonne parole. A en lire son gros titre de "une", le journal Le Progrès n'est pas le dernier des groupies à s'agenouiller devant l'idole : où le rédac'chef est-il allé chercher une telle ânerie ? J'en suis encore tout baba déconfit.

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Un monde qui se prosterne devant un enfant ne fait que s'accrocher au pinceau pendant que la dure réalité enlève l'échelle. Pour gage de leur bonne foi, la première chose à demander aux extasiés de la petite Greta Thunberg serait de jeter leurs smartphones, ces magasins de terres rares tellement difficiles à seulement recycler vu la complexité de leur fabrication.

Plus généralement, il faudrait leur demander desquels des éléments de confort domestique que leur a vendus – au prix de leur travail – notre flambant progrès technique ils seraient prêts à se priver : c'est à ce genre de sacrifices qu'on pourrait mesurer la sincérité et l'authenticité de leur engagement contre le réchauffement climatique.

Qu'en est-il des centaines de milliers, peut-être des millions de gens qui participent aux si sympathiques "marches pour le climat" à travers le monde ? Ils ne font que gesticuler. Se rendent-ils seulement compte des conséquences qu'auraient sur leur mode de vie les décisions qu'ils somment à grands cris de prendre les gouvernants et dirigeants de la planète ?

Il y a de fortes chances pour que, si ces puissants prenaient les seules décisions qui s'imposent logiquement, tous ces "marcheurs" se lanceraient aussitôt dans des insurrections violentes contre cette agression caractérisée (voir l'origine des gilets jaunes). Ce qu'ils disent en réalité, c'est quelque chose du genre : « Faites quelque chose, mais surtout sans toucher à notre mode de vie ». C'est demander tout et le contraire de tout, puisque c'est précisément le mode de vie à l'occidentale, c'est tout le mode de vie des pays riches – et que tous les autres pays nous envient et tentent d'acquérir – qui est à l'origine du désastre écologique.

La seule manière de ne pas épuiser les ressources est de les laisser là où elles sont. La seule lutte contre le réchauffement climatique (je ne parle pas des divers empoisonnements dont nous gratifie l'industrie chimique) suppose que l'humanité cesse de se servir dans le patrimoine vivant comme si c'était un garde-manger américain. Que l'humanité cesse de marcher à la production d'énergie et au moteur. Que l'humanité retourne à l'état d'humilité qui était le sien avant les révolutions industrielles. Qui serait d'accord pour aller à de telles extrémités ?

Même moi, qui crois être un peu lucide, je ne tiens pas du tout à me passer de mon frigo, de mon lave-linge et de mon lave-vaisselle. Je tiens à la lumière que j'allume le soir en rentrant, à l'eau potable (y compris dans la chasse d'eau) qui coule quand j'ouvre le robinet. Je tiens à l'eau chaude (à volonté) de ma douche. Je tiens à ma voiture, si peu que j'en fasse usage. Je n'ai aucune envie d'aller m'établir au Malawi (capitale Lilongwe), pays privé de tous ces avantages.

Et je ne crois pas être très différent de tout un chacun. Comme les hommes ordinaires, j'aime l'écologie tant qu'elle reste un ornement, une valeur ajoutée, une couleur à embellir le paysage et une saveur à mieux goûter les aliments. Mais je ne veux en aucun cas que ma vie entière devienne écologique. La dépendance est trop forte, et la conversion serait trop brutale. Je sais que le monde est de plus en plus invivable, mais c'est mon monde et j'y tiens. L'échéance est inéluctable. Tout ce que j'espère, c'est que l'humanité trouve le moyen de la retarder le plus possible.

Le nœud du problème :

JE SAIS, MAIS JE NE VEUX PAS.

Voilà l'impasse. 

***

Résultat du sondage internet quotidien du Progrès au sujet de Greta Thunberg, paru le 21 septembre 2019.

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Je le sais bien, que ce genre de sondage est hautement fantaisiste, mais du coup je me sens moins seul (8063,06 personnes sont d'accord avec moi au sujet de la petite suédoise).

mardi, 30 juillet 2019

ADIEU, « FIL A FIL » !

Quand j'apprends, dans Le Progrès du 29 juillet 2019 que Danielle Mazoyer ferme sa boutique, ça ne me fait ni chaud ni froid, parce que, après tout, je ne connais pas cette dame. Mais quand j'apprends que la boutique où elle officiait depuis un nombre respectable d'années n'est autre que « Fil à fil », alors là, je réagis. Car Fil à fil était un magasin où l'on achetait des chemises de qualité, de conception classique et d'un prix somme toute modéré. Il était situé place des Jacobins.

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Mais surtout, si l'article du Progrès a retenu mon attention, c'est qu'il m'a rappelé le temps où, errant dans les rues de Lyon de jour et de nuit, armé de mon appareil photo (basique, un Olympus), je "shootais" à tout instant sur tout ce qui bouge ou ne bouge pas. C'était l'époque de la pellicule argentique, et l'aventure aurait pu me ruiner, si je n'avais pas trouvé le truc pour profiter des largesses de la FNAC.

Car c'était une époque de vaches grasses, à coup sûr (années 2002-2003), où la Fnac, en souverain régnant et généreux, faisait le cadeau royal à ses clients de ne pas facturer les clichés que l’œil du laboratoire jugeait "ratés", mais de les tirer quand même, en déposant sur ces photos un "sticker" noir marqué en blanc (qu'il suffisait de décoller) : "photo non facturée". J'avoue que j'ai usé et abusé de cette clause pour en rajouter dans le genre "cliché incompréhensible". C'était mon époque "reflets", et j'avais acquis une certaine maîtrise de cette méthode de "brouillage optique" (je me rappelle en particulier une pellicule où vingt-huit photos sur trente-six étaient revêtues du sticker).

La photo que je montre aujourd'hui a été facturée. Et elle a quelque chose à voir avec la fermeture du magasin "Fil à fil", puisqu'elle en montre la devanture. Qu'on en juge ci-dessous : on voit même la marque dans le col des chemises. Ce chien a un nom, même s'il n'est plus de ce monde, comme c'est probable. Il devait trouver bien de la douceur dans la posture adoptée. J'imagine qu'il ne bavait pas sur les chemises de madame Mazoyer.

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lundi, 29 juillet 2019

VIALATTE ET GRETA THUNBERG

Antonin Magne a déclaré : « Il fait chaud » en arrivant au sommet de j'ignore quelle étape du Tour de France de j'ignore quelle année (années 1930). L'affirmation audacieuse n'était pas tombée sous la plume d'un sourd. Alexandre Vialatte n'est pas sourd. Il répercute le scoop dès le 25 février 1968 dans sa chronique hebdomadaire de La Montagne. Comme il le dit dans la première phrase de la même chronique : « L'homme s'est, de tout temps, intéressé à l'homme ». Il ajoute, un peu plus loin : « Il sait comment le coureur Robic ouvre le robinet de sa baignoire, se savonne, se rince et s'essuie, et qu'au sommet de la fameuse côte qui décidait de la énième étape, Antonin Magne a dit très nettement : "Il fait chaud". » Nous y voilà.

Dubouillon, dans son compte rendu dessiné de la semaine du journal Le Progrès (dimanche 28 juillet) a donc pris le relais d'Alexandre Vialatte pour répercuter auprès du grand public les paroles qui marquent une époque. Il les met cette fois dans la bouche de Greta Thunberg. J'ai parlé ces jours-ci (voir mon billet du 24 juillet) de cet épisode farcesque de notre vie politique : une gamine en tresses invitée à faire la leçon aux élus chargés de rédiger les lois de la république, voilà qui ne manque pas de piquant. J'imagine que les députés de gauche qui sont à l'origine de l'affaire (je crois) n'attendaient qu'une occasion pour faire un coup médiatique fumant. 

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Plutôt bien vu, je trouve.

Le regard de Dubouillon, un Lyonnais bien de chez nous, me semble pertinent : dans l'hémicycle, les uns applaudissent, les autres commentent au moyen de paroles profondes. Eh oui, mon bon monsieur : la vérité sort de la bouche des enfants. J'en conclus : « Les enfants au pouvoir ». Il est cependant à craindre que l'éventuelle exécution de ce mot d'ordre risque de se terminer de la même façon que le séjour des enfants dans l'île de Sa Majesté des mouches, de William Golding (qui avertissait les dévots de la royauté de l'enfance : les enfants sont capables de tout, et même du pire).

Question subsidiaire : la jeune Suédoise, qui exige que les journalistes qui veulent enregistrer ses prophéties s'acheminent jusqu'à Stockholm en empruntant le chemin de fer (authentique), dispose-t-elle ou non d'un smartphone ? 

***

On aura compris que ce billet, ainsi que son titre, est dû à une simple coïncidence.

mardi, 21 mai 2019

A PROPOS DE VINCENT LAMBERT

Un cas de pornographie médiatique.

Je ne connais pas Vincent Lambert, je ne l'ai jamais rencontré avant l'événement qui lui a ôté la conscience et je n'ai donc pas eu le temps ou la possibilité de lier une relation avec lui. Je ne pense strictement rien de toutes les éventualités qui se présentent : faut-il le maintenir en vie ? Faut-il arrêter les traitements (car ce sont des traitements) ? Je n'en sais rien et je me permets de ne pas me sentir concerné, ni directement, ni indirectement. Et je n'ai aucune opinion sur l'éventuelle mise en place d'une procédure d'euthanasie en France.

Si je voudrais aujourd'hui dire ce que je pense de la question posée par le cas de Vincent Lambert, c'est pour en souligner un aspect qui me semble crucial. Car avant toute chose, je trouve tout à fait extraordinaire que le cas de cet homme ait pu être transformé en feuilleton médiatique à résonance nationale et en spectacle à rebondissement. Même France Culture vient de consacrer sa "Matinale" à Vincent Lambert. Ras le bol !

C'est aussi pour souligner, en particulier, le fait qu'à l'origine de cette fantastique présence médiatique, il n'y a rien d'autre qu'une guerre familiale. S'il y a scandale, il est ici : les parents de Vincent Lambert ont trouvé, par je ne sais quelle influence particulière, des canaux d'expression, des micros, des caméras pour faire du cas de leur fils un problème de société. Ils ont saisi je ne sais quelle opportunité pour faire d'une guerre intestine un champ de bataille imposé au public qui n'en peut mais. Et rien que ça me semble être une prouesse rarissime. Une opération de prestidigitation organisée par des magiciens de grand talent. 

Qu'une guerre familiale soit avec cette ampleur portée sur la place publique tient sans doute au fait que les parents de Vincent Lambert sont de fervents catholiques, car ce détail explique sans doute pourquoi ils ont trouvé des soutiens, peut-être des réseaux, en tout cas des ouvertures spectaculaires dans l'espace médiatique. Ils ont même trouvé assez de manifestants convaincus pour aller chanter des prières devant les murs de l'hôpital. Visiblement, ce sont des fanatiques religieux.

A cela s'ajoute l'acharnement juridique des parents et de leurs soutiens, et je me dis que pour mener ce combat à coups de textes de loi, de conventions internationales, etc., ils disposent de ressources financières insoupçonnées. Tous les avocats qui sont de la partie doivent se frotter les mains d'avoir trouvé ce marché juteux. L'un des défenseurs des parents de Vincent Lambert n'a pas eu honte, hier soir, de recourir à une métaphore footballistique en parlant de "remontada" après la décision de la cour d'appel de faire reprendre les soins. Si j'avais un avis personnel à émettre ici, ce serait de dire que l'attitude des parents de Vincent Lambert est, purement et simplement, obscène. Ils ont rendu le monde témoin de leur souffrance indicible de parents, et le pire, c'est que la mayonnaise a pris, ce qui pour moi réclame encore une explication.

Accessoirement et en même temps, je trouve stupéfiante la publicité offerte gratuitement (?) au parents Lambert, dont on peut encore voir dans Le Progrès d'aujourd'hui des photos complaisantes. Mais quelle mouche a piqué dans cette affaire la horde journalistique ?

Que les parents éprouvent une peine immense à la perspective de la mort de leur enfant, je le comprends. Mais que la machine médiatique mise en route par je ne sais quel sortilège donne une telle audience à un cas finalement particulier (appartenant entièrement à la sphère privée), je vois là un fait profondément impudique et outrancier, pour ne pas dire pornographique. 

Et un spectacle terrible qui commence à me soûler.

Voilà ce que je dis, moi.

Note : je suis d'accord, le cas de Vincent Lambert pose un problème essentiel : qu'est-ce que la vie ? Qu'est-ce que la mort ? Oui, la société moderne a énormément de mal avec le vieillissement, l'infirmité (on dit maintenant "personne en situation de handicap", c'est tout de suite plus supportable et présentable) et la mort. Et alors ?

lundi, 13 mai 2019

LE FLÉAU DES HUMORISTES

18.000

Dix-huit mille, Sandrine Blanchard ne dit pas où elle a trouvé ce chiffre pour écrire son article dans Le Monde du 21/23 avril 2019 (titre : "Quand les humoristes se bousculent", car oui, ça se bouscule au portillon). 18.000, c’est le nombre de représentations données en 2017 de spectacles mettant en scène des humoristes (contre 7.380 en 2006, ça a plus que doublé en une dizaine d'années), dans des "stand-ups" ou autres. La profession recrute en masse. Il y a pléthore. L'usine à produire des comiques fonctionne à plein régime. Qu'est-ce qu'on rigole !

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Le service militaire dans le souvenir de deux pères : celui de l'élève Chaprot (c'est lui qui raconte, et par écrit) et M. Raffray.

Le rire s'est rué sur la population comme autrefois la vérole sur le bas clergé (breton), et plus personne n'échappe à l'injonction de Big Brother : de même qu'il y avait un hygiénique "deux minutes de la haine" chaque jour dans l'univers de 1984 (George Orwell), de même vous n'échapperez pas, dans la grille de vos chaînes préférées, à l'obligatoire créneau réservé à la dilatation de la rate à heure fixe : "Qu'est-ce qu'on rigole !".

Je ne sais pas vous, mais moi, je trouve effarant le chiffre de 18.000 spectacles comiques offerts aux Français en une seule année. Et chaque semaine, ce n’est pas moins d’une vingtaine de comiques professionnels (on dit "chroniqueurs") qui s’abattent sur France Inter,

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Une page de pure virtuosité graphique.

chaîne publique, aux heures de grande écoute, comme autant d'hyènes (je pense évidemment à celle de Gotlib). Et je ne compte pas les annonces de spectacles comiques dans les pages « divertissements » (parfois même « culture » !) du journal Le Progrès. Et la peste soit des "chroniqueurs humoristes" dans toutes sortes d'émissions audiovisuelles ! C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles j’ai rayé France Inter de mon paysage auditif – l’autre étant l’invasion de l’antenne par la publicité.

J’étais à chaque fois horriblement consterné par les balivernes et les niaiseries débitées par l’un ou l’autre de ces sinistres, auxquelles les autres membres de l’équipe faisaient semblant de s’écrouler bruyamment de rire : j’imagine que l’obligation de rire était dans le cahier des charges de chacun, par contrat. Je trouve humiliante cette sorte d'entreprise (humiliante pour l'auditeur, je précise).

Il m’est arrivé, dans le temps, d’entrevoir à la télévision une émission de Philippe Bouvard, rendez-vous impérieux de comiques professionnels payés pour débiter à heure fixe des blagues drôlissimes et des jeux de mots farcis de quelques salacités, que tout ce petit monde faisait semblant de trouver irrésistibles. Et j’ai le regret de l’avouer : j’ai toujours été accablé devant Les Guignols de l’info, les rares fois où j’y ai assisté. Et pourtant, ces émissions étaient plébiscitées par l'audimat.

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Victor de l'Aveyron, l' "enfant sauvage", au spectacle du Dr Itard, le soir à la veillée (vu par Gotlib).

Je dois être vraiment marginal : je vois une forme d’avachissement intellectuel et moral dans cette colonisation des chaînes publiques et privées par des gens payés pour faire croire qu’il existe encore des raisons de se marrer (mais il m'arrive de me marrer en entendant certains se prendre très au sérieux quand ils débitent avec componction et conviction leurs enfilades de flatulences à la mode). Quand il m’arrive – par erreur – de tomber sur de tels clowns stipendiés pour-heures-de-grande-écoute, j’ai l’impression de débarquer d’une planète située à des années-lumière, tant m’échappe la drôlerie supposée des propos tenus par les uns et les autres. Il est fort possible que ces saltimbanques me jugeraient un bien triste sire s’il m’arrivait de croiser leur route.

Dans le même genre de constat, il arrivait à une personne à laquelle je tenais beaucoup d’aller au théâtre Tête d’Or (généralement du « boulevard »), situé sur l’avenue de Saxe à Lyon. La dernière pièce qu’elle est allée voir (un machin de Laurent Baffie) lui a laissé l’impression désagréable d’être en complet déphasage avec l’ensemble des spectateurs, et avec l’époque : cette personne est restée de marbre d’un bout à l’autre, alors que la salle riait à se faire éclater la rate à la moindre saillie. Question de génération peut-être.

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L'H.A.I. (homme à idée) inventant une slogan publicitaire pour "les pâtes qui font rire" (je ne sais plus quelle marque, mais il me semble bien ...).

Ce déluge de conneries – factices qui plus est – n’est pas selon moi un signe de bonne santé, mais l’indice alarmant d’un avilissement. Ces drôleries pas drôles me font penser à « du mécanique plaqué sur du vivant », mais pas au sens où l’entendait Bergson dans Le Rire. Ce sont plutôt des machines qui tournent à vide, et où, pourtant, les auditeurs se rassemblent (en foule, mais chacun chez soi) pour, disent-ils, passer un bon moment. L'industrie du rire ne sert à rien d'autre qu'à la "gestion du stress de la population" : c'est un truc de DRH soucieux de maintenir au "beau fixe" le moral du personnel et de prévenir tout ce qui risquerait d'entraver sa productivité.

Quelle perspective étrange : on admet l’enlaidissement de la réalité, pourvu que dans certains créneaux de la journée, on puisse « se détendre », « décompresser », « déstresser ». Tout se passe comme si la dégradation des conditions d’existence était considérée comme normale ou inéluctable, et qu’on acceptait de s’y plier parce que « c’est comme ça », et qu’après tout, quelques moments de divertissements quels qu’ils soient permettaient de les supporter. Les gens se disent : « Plus ça va mal autour de moi, plus j’ai besoin de réconfort et de dilatation des viscères ». Réflexe de survie en milieu hostile, sans plus.

Cela reste un très mauvais signe de l’état du monde qui nous entoure. Rien de plus terrible, en vérité, que ce rire de commande, ce rire administré, ce rire institutionnel, cette injonction de rire par ordonnance, fût-elle médicale. On aura beau me dire « défouloir », « soupape de sécurité », et tout ce qu’on veut, je reste convaincu que, quand le rire devient un besoin primordial, quand le rire devient le nouvel impératif social, je sens l'imposture, et j'augure mal de l’état de la société : plus il faut rire, plus je me dis qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark (c'est une citation).

Pour savoir comment va le monde, rien de tel que de prendre sa température (et je ne parle pas du changement climatique, mais du monde humain). L’épidémie de « besoin-de-rire » qui a gagné la France est un excellent moyen pour cela. Pour prendre la température du monde, j'avais proposé il y a déjà un certain temps, de mesurer la misère humaine en se servant de l’étalon humanitaire. Je crois que le rire peut servir tout aussi valablement de thermomètre.

Voyons l’humanitaire. Quand les situations de crises et les urgences (catastrophes naturelles, guerres, persécutions, famines et autres joyeusetés humaines) se multiplient, comme on en a l’impression de plus en plus vive, on observe qu’un sentiment de culpabilité diffus se répand dans les populations qui n'en sont pas les victimes, et cela produit presque mécaniquement leur altruisme, parce qu'elles n’ont pas à en souffrir. Et cet altruisme peut prendre une ampleur parfois impressionnante, parce que les gens éprouvent tout à coup, devant les images-chocs, des émotions violentes qui les poussent à réagir aussitôt par la générosité.

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Campagne télévisée de sensibilisation de la population sur la crise au Biaffrogalistan.

Et plus l’altruisme grandit, plus les petites associations, pauvres et logeant dans des bureaux miteux, qui se proposaient au début de venir en aide aux malheureux du monde, se transforment en poids-lourds (Amnesty International, 1960 ; Médecins sans frontières, 1968, guerre du Biafra ; …), au point d’être devenues en quelques décennies des entreprises multinationales très riches et très administrées.

Quand Amnesty a ouvert à Lyon (angle rue de la Platière-quai de la Pêcherie) une boutique où les sympathisants pouvaient se procurer toutes sortes de colifichets siglés "Amnesty International", je me suis dit qu'il y avait un gros ver dans le beau fruit des bonnes intentions. J'avais même reçu une enveloppe publicitaire contenant LE crayon (ostensiblement siglé), vous savez, cette "arme" contre toutes les dictatures. Pitoyable. Les multinationales de ces chevaliers blancs ne fonctionnent plus, depuis nombre d'années, dans l'esprit qui les a fait surgir, mais selon leur logique propre de machine à collecter des fonds, où les frais de fonctionnement ont fini par engloutir de bonnes parts de la générosité publique. La "grande cause" initiale est devenue un prétexte.

Leur taille de mastodontes (dont la prospérité est cependant fondée sur la charité publique) a justifié, dans l’enseignement supérieur, la création de filières diplômantes destinées à former un haut encadrement très bien payé et tout désireux d’y faire carrière. Au point que l’homme de la rue finit par se demander ce qu’il reste de l’altruisme initial dans des structures qui reproduisent fidèlement le modèle du monde qui a créé les situations dramatiques à l’origine de leur naissance. Pour ma part, je ne sais pas ce que seraient aujourd'hui ces ONG caritatives s'il n'y avait pas eu à l'époque les magazines d'information illustrés et la télévision (cf. le Gotlib ci-dessus).

Soit dit en passant, on observe, après un demi-siècle d’action humanitaire, que les situations qui nécessitent les interventions d’urgence de l’armée humanitaire n’ont pas cessé de proliférer et de s’aggraver. Preuve, s’il en était besoin, que toutes les bonnes intentions du monde qui animent l’humanitaire ne servent strictement à rien en ce qui concerne la marche du monde, se réduisant à traiter exclusivement des conséquences de drames, souvent dans la précipitation et le désordre (voir Aceh, Népal, Haïti, …), et jamais des causes concrètes qui lui échappent par nature.

L’humanitaire n’est rien d’autre qu’un aveu d’impuissance, en même temps que la réaction, souvent épidermique, du désespoir devant l’ensauvagement du monde. L'humanitaire, c'est la petite cuillère qui entreprend de vider l'océan. L'humanitaire ne réfléchit pas et ne se pose pas de questions : il a le nez au ras de l'urgence. Il y a dans l'humanitaire quelque chose d'une bêtise obtuse et farouche.

L’article de Sandrine Blanchard dans Le Monde du 21/23 avril dernier met en évidence une inflation identique du côté de l’offre de divertissement comique à la télévision et dans les salles de spectacle. Pour plus que doubler entre 2006 et 2017 (de 7.380 à 18.000), il faut que quelque chose de grave se soit passé. Bon, on me dira qu’Hollywood a produit à la chaîne des films de délassement (de diversion) dans les années qui ont suivi le krach de 1929, et que la crise de 2008 est passée par là.

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Fin d'un épisode d'un feuilleton télévisé américain auquel Gotlib n'a rien compris parce qu'il a manqué le début, qui exposait la problématique.

J’ai cependant tendance à ne pas me laisser rassurer par ce rapprochement. Mais je m’arrêterai là pour ce qui est de l’analyse des causes. Je me borne ici à faire part d’une impression pas drôle du tout : plus le monde est en mauvais état, plus devient pressante et massive l’urgence humanitaire, et plus devient impérieuse l’injonction de rire, de ne pas s’en faire, de voir le bon côté de la vie, de « positiver ». Et inversement, plus on me presse de donner (ma compassion, mon argent, mon temps, mon bénévolat, etc.), et plus on me propose de rire aux blagues d’armées de comiques troupiers professionnels toujours plus nombreuses, plus je me dis que non, le monde ne va pas bien.

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Une des mésaventures d'un adepte des blagues du 1er Avril qui ratent toutes, cette année-là.

Et qu'il y a de l'aveuglement sur la réalité dans la réaction humanitaire, comme il y a de la dénégation dans la réaction d'hilarité. 

Deux hyperinflations : deux symptômes du mal.

Voilà ce que je dis, moi.

Note : j'aime bien me marrer, mais je ne délègue à aucun guignol (non, pas celui de Lyon : tous les autres) le soin de m'épanouir les zygomatiques.

lundi, 10 septembre 2018

LA DÉFAITE DE L'ENVIRONNEMENT ?

Dans la série "Des nouvelles de l'état du monde" (N°59).

J'avoue que j'ai été carrément bluffé. Moi qui broie du noir chaque fois que je pense à la folie écologique qui mène l'humanité à sa perte, quand on a annoncé de grandes "marches pour le climat", je me suis dit que ce n'était pas la peine d'aller faire de la figuration place des Terreaux en compagnie de trois pelés et un tondu soucieux des conditions d'existence qui seront faites à l'homme demain (dont on commence à avoir une idée de plus en plus précise et présente).

Et puis voilà ce que je trouve dans Le Progrès d'hier :

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J'ai retrouvé l'impression qu'avait produite la manifestation du 11 janvier 2015, après les assassinats de Charlie Hebdo. Le nombre n'est pas comparable, c'est entendu.

Mais qui s'attendait à une telle affluence ? En tout cas pas moi. L'effet de surprise est complet. Allons, ai-je envie de me dire, tout n'est peut-être pas perdu. Oui, là, je l'avoue, mon pessimisme en a pris un coup.

Maintenant pas d'affolement : on a vu les suites de cette énorme manif qui a vu les carpes et les lapins se serrer les coudes et marcher main dans la main (Mahmoud Abbas à côté de Benjamin Nétaniahou, et tous ces chefs d'Etat, comiques à force d'hypocrisie, marchant pour la défense d'un journal — Charlie Hebdo — qui vomissait toutes les religions). On me dit : "La société civile fait entendre sa voix et interpelle les puissants". Je dis bravo. 

Mais après ? Qui, parmi les manifestants, est prêt aujourd'hui à abandonner la voiture, le frigo, le lave-linge, voire l'ordinateur ou le smartphone ? Qui est prêt à opter concrètement, dans sa vie quotidienne, pour une consommation drastiquement restreinte ? 

Qui se sent assez héroïque pour se convertir à la frugalité, et pourquoi pas, à l'ascétisme ? Pour renoncer à son mode de vie ? Pour changer d'existence ? Pour cesser de consommer autre chose que le strict minimum vital ?

Car c'est dans notre mode vie qu'il commence, le grignotage de la planète. Tant qu'une petite minorité d'humains tapait allègrement dans la caisse, la planète encaissait. Mais accordez le même droit au gaspillage des ressources à sept milliards de personnes, la planète dit "Pouce, je ne joue plus".

Non, ce n'est pas gagné, comme le montre le sondage internet quotidien du journal Le Progrès paru ce jour (on me dira que 39% des gens, ce n'est pas si mal). Maintenant, qu'est-ce qu'un sondage ? Il est permis de se tapoter le menton.

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mercredi, 10 mai 2017

L’HÉRITIER ?

EMMANUEL HOLLANDE OU FRANÇOIS MACRON ?

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Photo de une du Progrès du 9 mai 2017.

 

Je ne sais pas si je délire ou non, mais je trouve cette photo tout à fait extraordinaire, à cause de la drôle de réflexion qu'elle m'inspire. Elle me donne l'impression qu'un masque tombe : celui de la brouille irrémédiable. On y voit en effet l'ancien et le nouveau se regardant et se souriant, en train d'éprouver un contentement qui m'a semblé authentique. Ce regard et ce sourire m'ont sauté aux yeux à cause de cet air de complète satisfaction mutuelle que j'y ai vu (à tort ou à raison). Si j'avais à imaginer une légende à cette photo (AFP), ce serait un dialogue du genre : « Tu vois, papa, j'y suis arrivé. Je l'ai fait ! - Bravo, fiston, ça a marché. Je savais que je pouvais compter sur toi ! ». Ils sont visiblement satisfaits l'un de l'autre, et pas seulement parce qu'ils commémorent la capitulation allemande en 1945.

Si je n'ai pas les pieds à côté de mes pompes, cela signifie que le capitaine de pédalo, se sentant définitivement (et à raison) grillé, à décidé de faire ce qu'il considère comme un "beau geste", et de transmettre la fonction à un héritier jugé à même de la faire fructifier et prospérer. Mais surtout, si tel était vraiment le cas, cela voudrait dire que les deux compères ont joué devant toute la France un chef d'œuvre de scénario de dissimulation. Alors, comédie, la "trahison" du poulain du président bombardé ministre ? Comédie, l'émotion du président annonçant en décembre qu'il ne se présenterait pas à l'élection ? Si ce n'est pas pure hallucination, alors là, je dis : bien joué ! Et chapeau, les artistes ! Et merci au photographe de l'AFP.

Merci de me dire si je me trompe.

dimanche, 26 mars 2017

FRAPADINGUE ET VEGAN ...

... SONT DES MOTS QUI VONT TRÈS BIEN ENSEMBLE.

(Pardon aux Beatles).

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« Lait = viol », « Stop souffrance »,

« Lait = meurtre », « Stop, go vegan ».

Toutes ces belles inscriptions sont signées ALF. Il paraît que le sigle signifie (en anglais) Animal Liberation Front. En français : Front de Libération des Animaux. La fromagerie ainsi décorée se trouve à Lyon, dans le quartier Saint-Georges. Trois autres fromageries (on disait "crèmeries" - ou crémeries - dans les autrefois) lyonnaises ont subi le même sort, autour du 19 mars. On trouve l'information en divers lieux, entre autres dans Le Progrès du 24 mars.

Je ne m'attarderai pas outre-mesure à commenter la chose. Je me dis quand même que la santé mentale fait rage, et que, parallèlement à la montée du Front National, d'autres pathologies progressent jour après jour, aussi irrésistiblement, quoiqu'avec une moindre publicité. Ce qui est sûr, c'est que je ne suis pas près de consommer le fromage (rien à voir avec notre « cervelle de canut » lyonnaise : fromage blanc, crème, échalote, oignon, persil, ciboulette, ail, huile d'olive) qui tient lieu de cerveau à des zozos qui, comme tout djihadiste qui se respecte, érigent leur monomanie en vérité universelle, en dogme absolu, en doctrine obligatoire, sous peine de. Leur objectif est celui des djihadistes : convertir l'humanité entière à leur religion. Car ils savent de source sûre ce qui est bon pour les autres, dont ils ont décidé de prendre le destin en main et d'assurer le salut, y compris dans l'au-delà. Et y compris contre leur gré (cf. les anti-corridas). Du genre "démoulé à chaud", comme on ne dit peut-être plus.

J'ai un peu honte de poster un tel billet le jour même du cent-quatre-vingt-dixième anniversaire de la mort du grand Ludwig van. Puissent ses mânes avoir la mansuétude de me le pardonner. En pénitence et en guise de prière, je me réciterai à genoux tout l'adagio de l'opus 106 (Hammerklavier, 1819), avec son miraculeux "la-do" initial ajouté in extremis, au grand dam de l'éditeur, qui a fini par trouver ça génial (noires pointées, la croche à 92), et ses prodigieuses et récurrentes remontées vers la lumière, depuis le fond des catacombes du piano (à la main gauche, évidemment). Puissé-je être encore vivant quand on sonnera le bicentenaire ! Qu'est-ce, après tout, que dix ans ?

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vendredi, 20 janvier 2017

MACRON LE PANACHE BLANC

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Photographie Frédéric Chambe.

Le voile protecteur posé sur l'échafaudage permet de mettre en évidence le rayonnement bleuté qui émane d'un lampadaire  de nouvelle génération et qui, en temps ordinaire, n'est pas perçu comme tel. Dernièrement dans Le Monde, un chirurgien des yeux pestait contre les écologistes aveugles qui, dans leur frénésie d'économies d'énergie, ne tiennent aucun compte des effets de ce rayonnement bleuté produit par les LED sur la rétine humaine, paraît-il dévastateur, et prometteur d'une future épidémie de DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l'Âge). Je livre tel quel cet avis d'un spécialiste. De bons philosophes savent, disent et professent qu'il ne peut y avoir de gain (ce qu'on appelle "Progrès") sans une perte équivalente. En réponse, comme Escartefigue répondant dans le Marius (III,5) de Pagnol, à je ne sais plus qui, « La marine française, elle te dit merde », avé l'assent), le "Progrès" répond, imperturbable et sûr de son bon droit : « Tu sais ce qu'il te dit, le Progrès ? ».

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Tiens, à propos de progrès, voilà ce qu'il nous dit, Le Progrès, mercredi 18 janvier :

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Devinette : quelle est la couleur du panache blanc de Macron ?

Une cinquantaine de socialistes du Rhône, dont le maire de Lyon Gérard Collomb, ont annoncé qu'ils ne participeraient pas à la primaire du Parti Socialiste (Belle Alliance Populaire dans sa version exotique, fleurie et odorante) et qu'il rejoignent en cohorte tous les ralliés qui ont déjà fait leur déclaration d'amour à Emmanuel Macron et à sa candidature.

Pour être franc, Emmanuel Macron, c'est quoi ? Quand des "experts" analysent la "trajectoire fulgurante" de ce type très propre sur lui, ils sont perplexes, ils répondent qu'ils ne savent pas bien, que les contours de sa "doctrine" sont pour l'instant un peu flou, qu'ils attendent de connaître les détails de son programme pour se prononcer.

L'intéressé ne semble pas pressé, c'est le moins qu'on puisse dire, de mettre ses cartes sur la table. Pour mon compte, j'ai tendance à me dire que, quand il estimera que ce jour est venu, il y a des chances qu'on assiste à un drôle de spectacle. Probable en effet que l'on verra la montagne accoucher d'une souris. Mieux, il est même possible qu'on voie ce jour-là, pour la première fois, une élégante mayonnaise accoucher de Mickey mouse.

Ce qui est sûr, c'est que le "petit nouveau" fonctionne à la façon d'un certain "panache blanc", d'illustre mémoire dans l'histoire de France. Aujourd'hui, c'est Macron qui fait le panache blanc.

L'image du miroir aux alouettes était également utilisable, quoique le message qui s'en dégage soit moins amusant. Ce qui est sûr, c'est qu'en ce moment, les dents longues de cette étrange émulsion médiatique croquent sans se gêner dans le gâteau que les enquêtes d'opinions sortent pour lui du four "à pleines pallerées" (Rabelais).

Convainquons-nous, au risque de doucher les enthousiastes, que le soufflé ne tardera pas à retomber : Macron est la pièce toute neuve (on dit "fleur de coin" chez les numismates) qui sort d'une machine à bout de souffle. Toutes les pièces qui sont sorties de la même chaîne de fabrication sont aujourd'hui bonnes pour la casse.  C'est la série entière qui doit renvoyée chez l'industriel pour malfaçon.

Dans ces conditions, sur quoi sont fondés les innombrables ralliements que collectionne dans son sillage la candidature de Macron ? Va comprendre ...

Mais il me vient tout à coup une petite idée, que partageront sans doute pas mal d'abstentionnistes endurcis. Derrière le défilé impressionnant des troupes qui emboîtent le pas, jour après jour, à ce premier de la classe à gueule de jeune premier (ça tombe bien), je vois s'allumer sur le mur du fond une enseigne au néon qui illumine la noblesse des intentions de tous ces suiveurs : 

À LA SOUPE !!!!

Les premiers ralliés nourrissant sûrement l'espoir d'être les premiers servis : il y aura des places à prendre au cas où .... Tous ces ralliés sont en train de jouer au loto. En clair : ils croient au père Noël, et ils voudraient très fort que nous fassions de même.

Je réponds à la façon de Donald Trump : NO WAY !!!

Le panache blanc d'Henri IV ("le chemin de la gloire et de l'honneur") avait tout de même une autre gueule.

jeudi, 23 juin 2016

HOLLANDE ET LES « RÉFORMES »

Avant de parler de François Hollande, rappelons quelques souvenirs cuisants du passage de Nicolas Sarkozy (le George W. Bush français, surnommé "le binaire", son esprit étant hermétique à la complexité du monde) à l’Elysée. Dans le bilan de ce sinistre individu qui menace la France de revenir au pouvoir pour finir de la vider de son contenu ancien, on peut compter (j’en omets, car on n’en finirait pas) :

- côté police, la désastreuse élimination de la « police de proximité » mise en place sous Jospin (il était encore ministre de l’Intérieur), qui avait montré son indéniable efficacité, mais surtout la dévastatrice fusion de la DST (Défense et Sécurité du Territoire, le contre-espionnage) et des RG (Renseignements Généraux, le renseignement intérieur « de terrain »), deux maisons aux « cultures » radicalement hétérogènes. Mohamed Merah fut le premier bébé né de cette fusion, avant beaucoup d’autres.

- la dévastatrice réforme de la carte judiciaire, menée non pas tambour battant, mais carrément au canon (et avec les dents), par Rachida Dati, qui avait vu descendre dans la rue d’inédits et impressionnants cortèges de robes noires, et même de robes rouges.

- et ce qui est à l’origine de ces deux naufrages des institutions françaises : l’immortelle RGPP (Réforme Générale des Politiques Publiques), qui refusait d’avouer dans son appellation qu’elle était vouée au but exclusif de saigner la Fonction Publique, toutes Administrations confondues, en ne remplaçant pas un fonctionnaire sur deux au moment de son départ en retraite. On a pu vérifier dans les faits des quelques dernières années l’effet miraculeux de cette politique sur l’état économique, éducatif, politique et sécuritaire de la France. Ce qui n'a pas empêché les dépenses de l'Etat de croître et embellir.

Après le démolisseur est donc venu un César au petit pied, qui n’est entré à l’Elysée que parce qu’il s’était fabriqué pour l’occasion le masque d’un « Monsieur Tout-le-monde », qu’il n’a pas tardé à jeter, une fois refermées les portes du Palais sur la légalité irréfutable de cette confiscation pour cinq ans de presque tous les leviers du pouvoir.

Je ne retiendrai ici, dans le bilan de ce sinistre individu (la France est-elle maudite ?), que quelques « réformes », prises dans leur chronologie (j'en omets, car on n'en finirait pas) :

- la loi introduisant dans la société et dans les mairies françaises le mariage des homosexuels mâles avec leurs pareils, même chose pour les homosexuelles femelles, à égalité avec le mariage normal, je veux dire d’un homme et d’une femme, au mépris de l’avis d’une bonne moitié de la population normale, clairement exprimé dans les rues de nos villes (quels que soient les sondages et les calculs qu’on pouvait percevoir derrière certaines indignations).

- la loi instaurant le redécoupage des régions définies lors du vote sur l’ancienne loi Defferre, au mépris de l’avis de beaucoup d’élus et de l’incompréhension ou l’indifférence d’une majorité de la population devant tant de hâte et de précipitation à présenter une telle réforme, informe et impensée, comme cruciale, urgente et indispensable.

- dernière en date : la réforme du Code du travail, qui balaie d’un coup violent les digues qu’un lent processus avait, dans des relations conflictuelles, patiemment élevées pour protéger la faiblesse inhérente au statut de ceux qui ne possèdent que leur force de travail pour subvenir à leurs besoins.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les modalités de ces trois réformes sont strictement identiques sur un point essentiel : il s’agit de trois coups de force. Trois putschs légaux. Notre président est un putschiste. François Hollande, on le savait bien avant 2012, n’est pas un Homme d’État, ce n’est même pas un petit boutiquier, c’est un arrière-boutiquier, qui n’a aucune prise sur les événements et qui, pour cette raison, en est réduit à se livrer à des petites ruses, à des calculs d’épicier pour voir quel avantage il pourra tirer ou quel désavantage il pourra éviter.

Ce tout petit homme, quand il n’est pas obligé de se retirer du jeu de quilles la queue basse parce qu’il s’est emmêlé les pinceaux dans une banale opération de communication (cf. le bazar autour de la « déchéance de la nationalité »), il est contraint, pour faire passer ses lois, de les parachuter d’en haut, en flattant ou intimidant ses godillots du Parti Socialiste, et quand ce n’est pas possible, il n’hésite pas à se passer de l’avis du Parlement : il tire au calibre 49,3 en disant à ses rebelles : « Même pas cap’ de voter une motion de censure ! ». Bien que ce ne soit pas passé loin la dernière fois, gageons qu'ils se montreront disciplinés : ils pensent à leur législative de 2017 et à la carotte de l'investiture que le bâton du parti leur met déjà sous le nez.

C’est ce tout petit homme qui s’était pourtant fait élire en promettant (« croix de bois-croix de fer-si je mens je vais en enfer ») de promouvoir en toute circonstance le « Dialogue », l’ « Echange » et la « Concertation ». Le résultat, on l’a vu : monsieur Hollande a vite versé dans l'autoritarisme des faibles, vous savez, ces petits tyrans domestiques qui se vengent le soir sur la maisonnée des avanies et humiliations que leur supérieur leur a fait subir dans la journée. Le débat ? Fi donc ! Hollande est un champion du débat par la méthode forte. Et même brutale.

Non, personne ne saurait vous prendre au sérieux, monsieur Hollande. Les nouvelles régions, par exemple, le gouvernement aurait pu lancer dès 2012 une vaste concertation programmée, je ne sais pas, disons sur deux ans, délai qui aurait permis à tous les acteurs de terrain de s’entendre et, pourquoi pas de faire des propositions, de déplacer des limites de territoire. Trop compliqué. Et puis ça aurait eu le fâcheux inconvénient de laisser l’initiative à la population. Même chose pour le mariage homosexuel. Même chose pour la « loi Travail ». Non, il vaut mieux trancher, sinon on va encore se faire taxer de passivité, se dit-il. 

L’improvisation à laquelle a donné lieu la « réforme territoriale » et le grotesque dans lequel ont plongé les sordides discussions de marchands de tapis au sujet de leurs contours et de leur nombre illustrent à merveille l’incompétence d’un homme dépourvu de toute vision de l’avenir, et dont toute l’action « politique » consiste à caboter sans trop s’éloigner des côtes et à opérer « à vue » de savantes et retorses petites manœuvres pour esquiver au dernier moment la menace du rocher à fleur d'eau, qu'il n'avait pas aperçu. 

L'improvisation fait rage : acte I : Valls-Hollande menace de « prendre ses responsabilités » si la CGT appelle de nouveau à manifester malgré la présence de « casseurs » (question : quelles consignes ont été vraiment données aux forces de l'ordre, qui identifient en quelques heures des hooligans russes, et qui mettent les violences sur le compte des syndicalistes eux-mêmes) ; acte II : Valls-Hollande déconseille à la CGT (sept syndicats signent l'appel) d'organiser une nouvelle manifestation ; acte III : les syndicats persistent dans leur intention de manifester ; acte IV : la sentence tombe, la manifestation est purement et simplement interdite par le préfet (le plus libre de tous les hauts fonctionnaires, comme chacun sait) ; acte V (coup de théâtre, qui a pris de court le journal Le Monde, ça s'appelle "deus ex machina") : une heure à peine après l'interdiction : la manif est autorisée, sur un parcours court. C'est la panique à bord, il n'y a plus de pilote. Le bateau qui prend l'eau file sur son erre, hors de contôle.

Embrassons-nous Folleville : c'était donc une FARCE. Déconsidérés, couverts de crotte et de ridicule, Hollande et Valls devaient encore avoir un œil sur les sondages : le sondage électronique quotidien du Progrès indiquait, mardi 21 juin, 80% d'opposants à toute interdiction de manifester. Je ne veux rien dire, mais je me demande si le titre d'un vieux feuilleton radiophonique ne devient pas de la plus urgente actualité. Cela s'appelait "Ça va bouillir". Je crains, hélas, que le pays ne s'approche irrésistiblement d'un tel seuil de température. Que va-t-il rester de vous, monsieur Hollande ?

Non, décidément, monsieur Hollande, ce n’est pas ça, un Homme d’État. 

Voilà ce que je dis, moi.

jeudi, 17 mars 2016

HARO SUR LE CARDINAL

C'est entendu, la pédophilie est répugnante. Immonde, la main baladeuse (et plus si affinités) du curé dans la culotte de l'enfant de chœur. Ignoble, le geste du confesseur qui détourne à son plaisir la pénitence qu'il prescrit à la pénitente. Repoussant, l'usage de l'autorité, par l'aumônier, pour tirer une basse satisfaction personnelle de la confiance que l'enfant ou l'adolescent accorde spontanément à celui qui s'occupe du groupe.

Je note à ce propos que le journal Libération a retourné sa veste pour coller à l'ambiance d'ordre moral qui régente l'époque : il fut un temps, en effet, où il regardait avec attendrissement et complaisance certains adultes qui ne se cachaient pas, voire se vantaient d'éprouver du désir amoureux pour les enfants (Guy Hocquenghem, Gabriel Matzneff, Tony Duvert, Daniel Cohn-Bendit, ...). Comme par hasard, à peu près l'époque des faits que la clameur publique reproche au cardinal Barbarin d'avoir ignoblement couverts. Avant le spectaculaire retournement de tendance, disons-le, un singulier consentement couvrait certaines pratiques de son approbation, muette ou non.

Cela dit, je ne peux pas m'empêcher de m'interroger au sujet de la stupéfiante offensive que les médias lyonnais (plusieurs doubles pages dans Le Progrès ces derniers temps) mènent contre l'Eglise catholique, bientôt relayés par les médias nationaux (Le Monde s'y est mis à son tour), au point que tout le monde connaît ces jours-ci le nom du cardinal Barbarin, primat des Gaules. Même une ministre de l'Education, même le premier parmi ceux-ci participent à la curée contre les curés. Voilà un nom jeté en pâture, de quoi faire une belle chantilly, de quoi faire saliver les téléspectateurs. 

Loin de moi l'intention de défendre la soutane et la calotte, mais je trouve que cette soudaine montée en mayonnaise d'un "scandale" sent mauvais, pour ne pas dire qu'elle pue, et a quelque chose de tout à fait suspect. Pour commencer, comment se fait-il qu'une "association" dont personne n'avait entendu parler ("La Parole libérée") se soit fait, du jour au lendemain, une telle place dans le journal local ? Qu'est-ce qui a poussé Le Progrès à donner un tel écho à ses deux fondateurs ? Qu'est-ce qui a pu leur ouvrir les colonnes du journal ? Qu'on m'excuse, mais la foudre journalistique qui s'abat en ce moment sur les turpitudes supposées du cardinal Barbarin me laisse perplexe. Et même dubitatif.

Ensuite, je trouve incroyable que Valls et Vallaud-Belkacem soient descendus en personne dans l'arène pour y jouer les fauves. Valls, surtout. C'est alors que me revient à l'esprit le lien que Manuel Valls entretient avec les milieux francs-maçons. Me revient aussi l'amitié qui unissait, sous la houlette de Michel Rocard, trois jeunes loups de la politique et de la communication : Manuel Valls, Alain Bauer, Stéphane Fouks. Ci-dessous une photo de quand ils étaient jeunes.

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De gauche à droite : Alain Bauer, Michel Rocard, Manuel Valls, Stéphane Fouks.

Manuel Valls, n'en parlons pas. Stéphane Fouks est le communicant de la bande. Quant à Alain Bauer, en dehors de ses magouilles avec Sarkozy pour devenir quelque chose dans l'université française au mépris de toutes les règles en la matière, on se rappellera qu'un des couronnements de sa carrière eut lieu quand il fut élu Grand Maître du Grand Orient de France. Valls et Fouks, sans être montés aussi haut, sont restés ses "frères", à ce qu'il me semble. Je veux dire francs-maçons.

Je continue à raisonner : lors du vote de la loi scélérate sur le mariage homosexuel, grâce aux aboiements de madame Christiane Taubira, qui appartient à la même confrérie (elle est GdS - ne me demandez pas - de la Grande Loge De France), le cardinal Barbarin n'a pas été le dernier à monter au créneau pour défendre une conception traditionnelle (catholique) de la famille. Et voilà, deux ans plus tard, qu'est déclenchée une offensive sans précédent contre le prélat. On sait la dent que les francs-maçons aiguisent jour après jour pour la planter dès qu'ils le peuvent dans les mollets du catholicisme.

Je ne veux pas tomber dans le complotisme, mais je ne peux m'empêcher de faire le lien : les "frères" ne pardonnent pas. Je l'ai dit : cette affaire sent très mauvais. Pour ne pas dire qu'elle pue.

Voilà ce que je dis, moi. 

vendredi, 19 février 2016

I'M A POOR LONESOME COWBOY

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A L'OMBRE DES DERRICKS (N°18)

La seule fois où Jolly Jumper galope en parlant, et où Lucky Luke délaisse son refrain habituel, pour un autre où pointe toute la malice de Goscinny.

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Bon, les sondages, c'est les sondages, celui-ci en particulier (Le Progrès, 18 février) : par internet, alors bon, à prendre avec des pincettes.

Mais il ne faut pas chercher pourquoi les députés ont voté comme un seul homme pour la reconduction de l'état d'urgence jusqu'au 26 mai : ils ont l’œil sur les sondages. Les députés (et les zompolitiks en général) croient aux sondages. Et les journalistes se contentent de benoîtement faire écho au "risque politique" que les zompolitiks courraient s'ils revenaient à l'état de droit. Pensez à ce que voteraient les Français en 2017 en cas d'attentat ! Oui, les zompolitiks ont vraiment la truffe dans le gazon. Leur état est désespéré. Ils chassent le bulletin de vote.

Et les Français, ils n'en ont vraiment plus rien à faire, de l'état de droit ? Dans quel état moral et intellectuel sont-ils ? Ils sont prêts à subir le joug ? Cela veut-il dire qu'ils le subissent déjà ? A mettre en parallèle, peut-être, avec les 4 millions de téléspectateurs branchés tous les soirs sur une émission de divertissement de TF1.

Pendant que j'écris ça, un psy est en train de se gargariser en affirmant que, grâce au vaste mouvement de décomposition de l'archaïque "famille patriarcale" auquel on n'en finit pas d'assister, l'individu est amené à se prendre en charge de plus en plus, sans se référer à des valeurs héritées. Il décide de plus en plus de sa propre vie. Il opère de plus en plus des choix en fonction de ses préférences.

Conclusion du psy : « L'individu se désaliène ». Tu l'as dit, bouffi (comme dit Arsène Lupin en s'adressant à l'inspecteur Ganimard).

Ah bon ? Vraiment ? L'individu se désaliène ? Au moment même où il devient un pantin dont on ne sait quel marionnettiste tire les fils ?

C'est quoi, déjà, "vouloir être libre" ?

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vendredi, 22 janvier 2016

MORT AU CUMUL DES MANDATS !

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Dans Le Progrès du mercredi 20 janvier 2016.

Eh oui, Gérard Collomb : difficile de se multiplier. Sénateur, maire de Lyon, président de la Métropole : trois métiers, trois vies, trois rentrées d'argent. Si ce n'est pas une preuve qu'il faut en finir avec le cumul des mandats !

La France en a marre des sangsues ! Merci au Progrès ! Merci à Geoffrey Mercier, qui ne doit pas beaucoup l'aimer, le Gégé ! Il a raison : Gérard Collomb est un symbole de l'agonie de la vie politique en France, et de sa confiscation par une caste monopolistique.

Après les "printemps arabes", c'est pour quand le "printemps français" ? Allez, reprenez après moi : « Dégage ! ».

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dimanche, 11 octobre 2015

QU'EST-CE QUE L’AÏD EL KEBIR ?

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Le feuilleton de la semaine dans Le Progrès (dimanche 4 octobre et jours suivants) : on retrouve, soigneusement emballées dans des sacs-poubelle, des carcasses de moutons. Impossible de savoir d’où viennent les cadavres : les oreilles, qui portent le seul moyen d’identification, ont été coupées. Dans quel(s) abattoirs(s) clandestins les bêtes ont-elles été tuées (« sacrifiées », il faut dire) ? Les gendarmes se perdent en conjectures. Ou plutôt ils font semblant. Ben oui, quoi : la fête de l’Aïd el Kebir a eu lieu le 24 septembre. Mais je suis un salaud d’islamophobe, que la haine d’une religion pousse à stigmatiser toute une communauté. Ces carcasses sont sans doute une preuve d' « intégration » ! Que faudra-t-il, pour que les bonnes âmes charitables ouvrent les yeux sur la nature inassimilable de l'islam ? Non : il faut être « tolérant ».

mardi, 06 octobre 2015

ARCON : DEKI SMOKE-THON ?

ART CONTEMPORAIN

CHRISTIAN BOLTANSKI ET LE FOUTAGE DE GUEULE

L’ingéniosité des artistes contemporains pour s’imposer à notre attention n’aura jamais de limite. Tenez, une exposition encore en cours en ce moment est sans doute allée racler les fonds de tiroirs des associations humanitaires en ce qui concerne sa conception. J’ai entendu le très reconnu Christian Boltanski vanter les mérites de « Take Me I’m Yours », l’exposition au sujet dont auquel je cause. Il paraît que ça révolutionne le "rapport entre l'œuvre et le spectateur". Ben tiens ! Je veux !

Une exposition bien faite pour déstabiliser le dit spectateur : que ce soit en musique ou dans les arts plastiques, les artistes ne semblent pas avoir de plus grand souci que la déstabilisation du spectateur. Pensez, les visiteurs peuvent à loisir se servir dans les œuvres présentées et repartir avec leur prélèvement.

Ci-dessous, l' "œuvre" de Boltanski : le visiteur choisit sa défroque et rentre chez lui, peut-être pas "habillé pour l'hiver". L'artiste voudrait humilier le spectateur qu'il ne s'y prendrait pas autrement, mais on fera comme si. Les « arconnards » sont généreux, altruistes, et ils pensent aux délaissés de la mondialisation. Qu'on se le dise, l’arcon est à la pointe de la solidarité. Le progrès fait rage. Ou plutôt, comme dit Alexandre Vialatte : « On n'arrête pas le progrès : il s'arrête tout seul ».

L'artiste ne sait plus quoi inventer pour faire croire qu'il invente. Mais l'artiste n'a peut-être pas pensé au point suivant : reste à convaincre les pauvres et les nécessiteux de visiter l'exposition. Je suggère à Boltanski d'affréter un bus et d'aller ramasser des SDF, des réfugiés, sans oublier quelques Roms, pour qu'ils viennent se vêtir à son expo. Pas sûr que ça marche.

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Ça, c'est de l' "art".

"Take me I'm yours" ? Voulant en avoir le cœur net, je suis allé voir sur l’internet de quoi il s’agissait. Et quelque chose m’a sauté à la figure de l’esprit. Car il se trouve que la photo de l’ « œuvre » de Boltanski offerte dans ladite exposition « Take Me I’m Yours » ressemble trait pour trait au tas présenté dans un article du supplément « Femina » (5 au 11 octobre 2015) joint tous les dimanches à votre PQR (presse quotidienne régionale), en l’occurrence Le Progrès. 

 

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Ça, c'est de l' "entraide", de la "solidarité".

Dans un cas, on nous dit que c’est de « l’art contemporain ». Dans l'autre, on donne dans le sociétal. Enfin une exposition où le client qui visite se voit enfin proposer un autre slogan que l’habituel impératif négatif (« Ne touchez pas ! », variante du bien connu « Noli me tangere ! »). Je pose néanmoins la question à M. Boltanski et aux directeurs de l’exposition « Take Me I’m Yours » : à quand la possibilité de voir affiché chez Bocuse ou La Tour d’Argent ce slogan d’un genre nouveau : « Ici, on peut venir chercher et emporter son manger » ? En voilà une idée qu'elle est bonne !

L’arcon sera toujours l’arcon. Et le bourrage de crâne a de nombreux beaux jours devant lui.

Voilà ce que je dis, moi.

lundi, 29 juin 2015

SIMULATRICE, UN MÉTIER MÉCONNU

Ce métier, c'est "simulatrice d'orgasme".

 

"Puisque ces mystères nous échappent,

feignons d'en être les organisateurs." (Jean Cocteau)

 

« Quatre-vingt-quinze fois sur cent,

La femme s’emmerde en baisant,

Qu’elle le taise ou le confesse,

C’est pas tous les jours qu’on lui déride les fesses.

Les pauvres bougres convaincus

Du contraire sont des cocus.

A l’heure de l’œuvre de chair,

Elle est souvent triste peuchère.

S’il n’entend le cœur qui bat,

Le corps non plus ne bronche pas ». 

Eh oui, c'est bien le refrain de la chanson de Tonton Georges. Au passage, et ça me fait de la peine, il faut que je signale que, si l’on n’a aucun reproche à faire à cet amoureux de la langue française, il lui est arrivé de faillir. Et c’est précisément dans cette chanson (au disque, car à la télé, il se corrige). Qu’est-ce qui lui a pris de prononcer ce « » fatal ? Il chante en effet : 

« C’est à seule fin que son partenaire

Se croie-t-un amant extraordinaire ». 

"Croire" est un verbe du troisième groupe, Tonton Georges. A la troisième personne du singulier du subjonctif présent, il faut dire "croie", Tonton Georges. Et vous le savez mieux que tout un tas de gougnafiers d’aujourd’hui. Vous commîtes ce qu’on appelle un « cuir » (cf. : « Tonton, vous vous comportâtes comme un mufle achevé, rustre fieffé, un homme du commun »). Et celui-ci traîne dans votre disque pour l’éternité ! 

Enfin, je dirai comme le pape Clément VII pardonnant à Benvenuto Cellini à la fin de l’opéra de Berlioz : « A-tout-pé-ché--miséricor-de ». Brassens a dû s’en vouloir quand il s’est rendu compte de sa bévue. Mais revenons à nos moutons, et au message principal de la chanson : la femme simule (« Les encore, les c’est bon, les continue, Qu’elle crie pour simuler qu’elle monte aux nues »). 

Et si elle simule le plaisir, c’est qu’elle ne l’éprouve pas. De mystérieux mécanismes l’empêchent de s’éclater. Les causes sont sûrement multiples. De doctes experts et d’érudits spécialistes se sont emparés du problème. On les appelle psy-quelque chose, mais aussi « sexologues ». Notons ici que l’inventivité des sciences dites humaines (je me gausse) ne connaît pas de bornes. 

Ainsi, les gens vont consulter des hommes de l’art pour s’entendre dire ce qui ne va pas chez eux. Pour apprendre qu’ils ne sont pas normaux. Il semblerait aujourd’hui que les gens cherchent des conducteurs de vies (malheureux, il faut dire « coach »). C’est sûrement mieux qu’autrefois, où ils cherchaient des directeurs de conscience. Le progrès est indéniable, n’est-ce pas. 

Drôle de confessionnal quand même. Qui en dit long sur le poids réel des normes sociales. Je note que les normes continuent à peser lourdement, alors même qu'on s'ingénie à nous faire croire complaisamment que d'indéniables progrès « sociétaux » les ont poussées constamment vers les ténèbres, les faisant valdinguer toujours plus haut, et dans un régime de libertés sans limites : les normes s’envoient en l’air, nous serine-t-on. Ça dépend lesquelles, rétorqué-je.

Digression (inspirée parATTENTAT CARRERO BLANCO.jpg l’expression précédente) : je pense à ce graffiti, sur un mur de Lyon, qui avait célébré l’attentat qui avait coûté la vie à un proche et fidèle du dictateur espagnol : « Et hop ! Franco plus haut que Carrero Blanco ». Il faut dire que l’ETA n’y était pas allé de main morte sur les explosifs : la voiture avait été projetée par-dessus le pâté de maisons, sautant à 35 mètres de hauteur. Alors oui, ça s'appelle bien s'envoyer en l'air. Hélas pour l'auteur du graffiti, Franco est mort tuyauté de partout. Fin de la digression. 

Revenons à l'orgasme simulé. Résultat du poids des normes et de l’exigence de conformité : on se sent coupable. Du coup, on a besoin de soulager sa conscience. Comme il n’y a plus de curés, il faut payer un spécialiste. Le marché se porte à merveille, merci. Merci la civilisation : les gens en sont à hésiter entre le psy et le marchand d’esclaves sexuels. 

D’un côté, on va vous expliquer votre vie de a à z. De l’autre, on va vous convaincre que le cul, c’est l’avenir. Le monde est un hypermarché pour les choses du sexe : on a l'embarras du choix. Exemple tout récent dans un organe de presse. Je ne lis pas les magazines féminins aussi intensément que Michel Houellebecq, qui dit quelque part y trouver une source insurpassable de documentation. Il m’arrive juste de feuilleter le supplément du dimanche du journal Le Progrès, en l’occurrence le « Fémina » du 21 juin, article intitulé : « Orgasme, pourquoi les femmes simulent-elles ? ». Le supplément de la PQR est rarement aussi chaud. C'est qu'avant l'été, la plage et tout ce qui va avec, une petite révision ne peut pas faire de mal.

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L’intervention est signée d’une éminente psychiatre diplômée ès-orgasme : Mireille Bonierbale. Rien qu’à voir sa photo, au moins encourageante, la femme inquiète comprend qu’elle peut lui confier sans retenue tous les problèmes qui la retiennent au moment de faire le pas qui la sépare de l'orgasme : on sent bien que rien de voluptueux ne lui est étranger. Sur l’orgasme féminin, elle sait tout, et le reste, ça se voit. Elle est présentée comme « psychiatre, éminente pionnière de la sexologie française », c’est dire. Nul ne doute de sa compétence, si elle se comporte aussi bien au lit qu'à table.

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Selon la docte dame, l’explication de la « simulation orgasmique » (du grec ὀργάω (orgaô), être plein de sève) tient à quatre causes : 1 – l’altruisme bien connu des êtres de sexe féminin (eh oui, même les psychiatres de pointe véhiculent des stéréotypes) ; 2 – la peur de passer pour une « peine-à-jouir » ou pire, une frigide (ce que la psychiatre euphémise diplomatiquement : « pour préserver son image ») ; 3 – pour que l’autre en finisse au plus vite (madame est passée tout près mais, ou alors elle s’ennuie, etc.) ; 4 – pour que la réalité vienne suppléer la fiction (c’est bien connu, à force de faire semblant, certains acteurs finissent par éprouver les passions propres au personnage). On est content d'en avoir appris autant en si peu de temps.

Et puis, au sortir de ce parcours, on est heureux pour les dames, en pensant aux 95 % de Brassens, d’apprendre que Tonton Georges exagère honteusement. C’est un rapport scientifique qui nous l’apprend : le rapport Hite, paru en 1972, qui fixe à 44 % la proportion des femmes qui simulent l’orgasme. En plus, la correction du texte ne poserait aucun problème pour le compte des syllabes. Allez, reprenez après moi : « Quarante-quatre fois sur cent, la femme ... ».

Il y a fort à parier que le taux de simulatrices bondit dans chacune des séquences qu’on trouve sur les sites porno, que c'en est pathétique, en même temps que cinématographiquement mauvais. Il y eut dans le temps une exception : un cinéaste intello (Jean-François Davy). Dans je ne sais plus lequel de ses mauvais films (Exhibition ?), une actrice (Claudine Beccarie ?) a un orgasme authentique sous l'œil de la caméra. C'est vrai que la scène était belle. Il n'y a pas à dire : on préfère l'original à la copie (comme dirait JMLP). Et la vérité à la simulation. Ou alors une bonne comédienne, à qui il arriverait tout d'un coup de se prendre au jeu.

Dans un monde de simulateurs en tout genre (d'ambiance spatiale, de vol, d'appareil photo, de conduite automobile, ...), ça laisse une chance aux vrais amoureux. Je veux évidemment parler de ceux des « bancs publics ». 

Voilà ce que je dis, moi.

 

Note : A propos de "peine-à-jouir", y aura-t-il une âme charitable pour m'indiquer où, dans l'œuvre du grand Reiser, se trouve la planche qui met en scène un maire au nom ciselé au burin du ridicule (que j'ai oublié, est-ce que ce serait "Masochiste" ?), qui doit marier une demoiselle de patronyme "Peine-à-jouir" à un jeune homme qui s'appelle quant à lui "Ejaculation-Précoce" ? Merci d'avance.